UN GRAND POETE DE NOTRE SIECLE

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Louis Aragon est un écrivain et poète français

Après avoir publié un premier recueil de poèmes, il s'engagera dans des recherches littéraires, qui l'amèneront à exprimer sa propre conception du surréalisme  

En 1927, année charnière de sa vie, il adhère au parti communiste.

Sa rencontre avec Elsa Triolet marquera sa vie et l'amènera à se placer au service de la révolution. . Il revient alors à la création littéraire, et fait paraître sous le manteau des poèmes où se conjuguent patriotisme et élans amoureux (Le Crève-cœur, Les Yeux d'Elsa, La Diane Française...).

À la Libération, il publiera son roman le plus célèbre, Aurélien (1945), grand roman d'amour presque autobiographique, le quatrième volume de la fresque du Monde réel, qui est sans doute une des œuvres majeures du XXe siècle.

Le dernier volet de la fresque du monde réel sera l'œuvre la plus militante d'Aragon : il deviendra membre du comité central du parti communiste .

Il prend la direction de "Lettres françaises" en 1953 et conservera ce poste jusqu'en 1972.

 Après la mort d'Elsa en 1970, Il publie Henri Matisse, roman qui témoigne de son inspiration pour la peinture de son siècle.

  C’est au coeur d’un parc de six hectares que reposent en paix Elsa Triolet et Aragon, là où l’avait souhaité Elsa

Quelques vers pour vous faire rêver 


La vie aura passé comme un grand château triste que tous les vents traversent
Les courants d'air claquent les portes et pourtant aucune chambre n'est fermée
Il s'y assied des inconnus pauvres et las qui sait pourquoi certains armés
Les herbes ont poussé dans les fossés si bien qu'on n'en peut plus baisser la herse

Quand j'étais jeune on me racontait que bientôt viendrait la victoire des anges
Ah comme j'y ai cru comme j'y ai cru puis voilà que je suis devenu vieux
Le temps des jeunes gens leur est une mèche toujours retombant dans les yeux
Et ce qu'il en reste aux vieillards est trop lourd et trop court que pour eux le vent change

J'écrirai ces vers à bras grands ouverts qu'on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu'on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu'il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre

Je vois tout ce que vous avez devant vous de malheur de sang de lassitude
Vous n'aurez rien appris de nos illusions rien de nos faux pas compris
Nous ne vous aurons à rien servi vous devrez à votre tour payer le prix
Je vois se plier votre épaule A votre front je vois le pli des habitudes

Bien sûr bien sûr vous me direz que c'est toujours comme cela mais justement
Songez à tous ceux qui mirent leurs doigts vivants leurs mains de chair dans l'engrenage
Pour que cela change et songez à ceux qui ne discutaient même pas leur cage
Est - ce qu'on peut avoir le droit au désespoir le droit de s'arrêter un moment


Songez qu'on n'arrête jamais de se battre et qu'avoir vaincu n'est trois fois rien
Et que tout est remis en cause du moment que l'homme de l'homme est comptable
Nous avons vu faire de grandes choses mais il y en eut d'épouvantables
Car il n'est pas toujours facile de savoir où est le mal où est le bien

Et vienne un jour quand vous aurez sur vous le soleil insensé de la victoire
Rappelez vous que nous avons aussi connu cela que d'autres sont montés
Arracher le drapeau de servitude à l'Acropole et qu'on les a jetés
Eux et leur gloire encore haletants dans la fosse commune de l'histoire



 

Publié dans nostalgie

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